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jeudi 15 juin 2017

Mesgny, ou ma propre histoire

Voilà, nous en sommes à la moitié du challenge avec la treizième lettre de l'alphabet, le M. Sans surprise, vous vous doutez bien de quel patronyme je vais vous parler aujourd'hui. Et pourtant, j'avoue que j'ai beaucoup hésité à le faire. Non pas par pudeur, par humilité ou par cachotterie, simplement j'ai déjà évoqué mon propre nom de famille dans mon tout premier article de blog, je n'y voyais donc pas l'intérêt d'en faire un deuxième. Cependant après réflexion, je pense que finalement j'ai des choses nouvelles à dire, une autre approche à apporter, et surtout pour ce challenge, un versant généalogique que je n'avais pas aborder et qui pourrait vous intéresser. Alors soit : c'est parti mon Mesgny. 

Histoire d'un nom : Mesgny

Hasard de la vie, réflexe conditionné ou conséquence logique, moi qui m'intéresse aux origines des noms de famille, de comprendre leurs étymologies, leurs constitutions, leurs évolutions, le mien est le plus complexe et le plus originale que j'ai eu à étudier pour l'instant. Mais peut-être aussi, est-ce par ce que c'est celui que j'ai le plus travaillé en profondeur, et surtout de manière individualisée sur les Mesgny de mon arbre, et pas seulement sur les Mesgny en générale. D'ailleurs, pour ce nom, existe t'il bien une différence entre le général et mon cas particulier ? Tous les Mesgny ne sont-ils pas issus de la même branche ? Cela est possible vu le nombre de personnes que cela concerne, mais je le pense pas. À ce jour en France, nous sommes environ 20 personnes à le porter, dont 5 sont directement de ma famille proche. De plus, parmi les plus ou moins 15 restants (je ne connais pas le chiffre exact), quelques-uns sont issus d'une branche qui descend d'un couple dont j'ai déjà parlé à plusieurs reprises, Jean Baptiste Mesgny et Marguerite Colombain. L'autre moitié des Mesgny est issu d'une autre famille, mais pas si éloignée géographiquement que cela à l'origine. Et justement, pour comprendre leur étymologie, qui textuellement, peut sembler différente à l'origine, si l'on fait une étude comparée, montre une origine linguistique commune.

 En effet, dans les deux familles, on constate que l’orthographe actuelle de nos patronymes est issue d'une succession de modification du nom. Pour ce qui me concerne, avant de s'écrire Mesgny mon nom était écrit Meisgny, encore avant Meisgnier (orthographe conservé pour d'autres branches familiales, comme pour Meisgny) et plus anciennement vers 1600 Magnier. Pour l'autre famille, l’orthographe est passée par Mesny, avant Magny, pour arriver jusqu’à un cavalier nommé Mesnil, baptisé à Briey, en Meurthe et Moselle en 1671, à environ 120 kilomètre de Trois-Fontaines.
 Ainsi, pour comprendre l'origine du nom de famille, il convient de se fonder exclusivement sur la phonétique, et non sur l'orthographe. La base commune que nous trouvons est donc [me.ni] (ce qui veut dire que l'on ne prononce pas le S !). C'est à partir de là que nous pouvons convenir que le surnom à l'origine de ce patronyme est fixé sur le mot plus couramment utilisé dans la langue d'oïl : Mesnil. À l'époque médiévale, le terme mesnil est utilisé pour désigner un lieu de séjour, une habitation, voir un ensemble de personne vivant sous le même toit. Il porte le même sens que le terme foyer, qui sera justement utilisé plus couramment, et faire que le mot mesnil devienne désuet (voir mon premier article pour plus de précisions).
 Suivant les régions, les langues locales, ce mot ne sera pas écrit de la même manière. On le trouve principalement écrit Mesnil en Normandie, Maisnil dans le Nord et Ménil dans le Nord-Est, voir Magny ou même Magnie. Ce qui m'amène à penser que même si on lit Magnier sur les plus anciens actes d'État civil, ce qui nous aurait conduit vers une origine issue d'un nom de baptême (Magnier étant un prénom), il faut finalement le lire "Magnie" et y voir une forme contrariée du mot mesnil.

Mon histoire, en suivant le fil patronymique.

 Depuis le début du challenge, je vous parle beaucoup de mes ancêtres de la Marne. Aujourd'hui, je voudrais commencer en partant d'un peu plus loin, et de vous parler de mes ancêtres marocains (je vous sens surpris là, voir septique ?). Et pourtant, si j'en crois les dernières découvertes qui viennent d'être faites, mes plus vieux ascendants sont nés au Maroc, il y a plus de 300 mille ans. En effet, les premiers Hommes modernes, les homos sapiens seraient apparu le plus anciennement sur le site Djebel Irhoud, selon les incroyables découvertes récemment mises à jours. Hé oui, nos ancêtres ne sont pas tous des Gaulois, nous sommes tous des frères et sœurs issus d'une même branche : celle des homos sapiens. 

 Alors bien évidemment, entre ces premiers hommes et femmes qui ont travers des mers, des montagnes, des forets et des siècles, il y a de très nombreuses histoires, heureuses et malheureuses dont la mémoire n'a gardée aucunes traces, sinon celles que l'on retrouve dans chacune des cellules qui composent mon corps. Leurs traversées les ont finalement fait arriver au début du 17ème siècle dans la Marne, et plus précisément entre Cheminon et Trois-Fontaines. Il est probable que Cheminon soit le cœur des Magnier jusque 1620. En effet, à cette époque on compte déjà plusieurs couples formés (environ 6) et quelques enfants. Il semble qu'un transfert se fasse avec la ville de Trois-Fontaines, dans laquelle on voit arriver de plus en plus de Magnier dans les années 1630. Alors qu'il n'y avait a priori qu'un couple dans les années 20, après 1635 ils sont désormais 4 puis 6 en 1640. Par ailleurs, il n'y aurait plus de naissance à Cheminon entre 1641 et 1659.

 L'acte d'État civil le plus ancien que j'ai pu retrouver en ligne direct sur les Mesgny date ainsi du 24 juin 1635 à Trois-Fontaines, et concerne la naissance du petit Claude Magnier, fils de Claude Magnier et de Magdelaine Robinet.


 Claude (le père) serait né approximativement vers 1604, probablement à Cheminon, ou dans une commune environnante. Il est possible que ce soit à Cheminon qu'il rencontre Magdelaine, car l'étude de son nom de famille montre qu'a cette période, ils sont déjà très nombreux dans cette ville, bien que présent aussi à Trois-fontaines mais très faiblement. D'ailleurs, une probable sœur de Claude, Claudine, et elle même mariée à Cheminon avec un Robinet (je vous donne son prénom, ou vous avez devinez?). Le manque de ressource numérique ne me permet pas d'en savoir plus pour le moment, mais je ne doute pas de pouvoir aller plus loin un de ces jours. Ce qui est sur, c'est qu'à partir de là, ils ne bougeront plus : Claude Magnier et Claudine Robinet auront leurs 6 enfants dans la commune de Trois-Fontaines, depuis 1631, date de la première naissance, et ils y restent jusqu'au décès de Claude en 1694.
 Claude le jeune passera lui aussi toute sa vie à Trois-fontaines, accompagné de ses frères et sœurs, et de temps en temps par ses cousins de Cheminon. Selon les informations dont je dispose, il aurait été voiturier, c'est à dire qu'il transportait des marchandises à l'aide d'un véhicule (avec des chevaux mais sans moteur). Il connait une première histoire avec une femme, Alix Alise Marette, plus jeunes de 6 années. Ils se marient le 12 février 1652 et auront ensemble deux enfants, une fille Catherine, et Henri, mon arrière (x7) grand père. Je le précise car Claude se remarie quelques mois plus tard avec une autre femme, Marguerite Thiebault le 22 novembre 1660 car a priori, Alix décède suite à son accouchement. 


 Notez qu'entre-temps, Magnier et déjà devenu Mesgnier. Avec sa nouvelle femme, ils ont 8 enfants entre 1661 et 1678.
 C'est à partir de la génération des enfants d'Henri Mesgnier que mes ancêtres commencent à avoir la bougeotte. Conformément aux règles de l'époque et à la tradition, se sont surtout les hommes qui vont partir à l'occasion de leurs mariages dans la ville de leurs épouses et à l'inverse, les femmes vont faire venir leurs maris.  Pour ce qui me concerne, c'est Henri (le jeune, le fils d'Henri) qui m'intéresse. Il est né en 1701 à trois-Fontaines, mais franchit la barrière de la Meuse en arrivant à Sommelonne pour se marier avec Claudine Anthoinette Pernet le 31 janvier 1724. Leur foyer accueille au totale 7 enfants, 5 garçons et 2 filles. Tous continuerons à vivre dans cette commune, sauf un, mon arrière (x5) grand-père : Pierre Henri Antoine.
 PHA est né le 20 mai 1740, il est donc le seul de la fratrie à rejoindre ses cousins et cousines pour tenter l'aventure à Épinal, à plus de 150 kilomètres. Lui aussi sera marié deux fois. Une première avec Anne Barbier, très probablement originaire de Sommelonne ou des environs, avec qui il a 3 enfants, possiblement morte en couche également,  puis il contracte un second mariage en 1801 avec Marie Joseph Vautrin. Ils n'ont que 2 enfants, dont un qui meurt à l'age de 4 ans.
 Je suis donc logiquement issu de l'autre, qui se prénomme François Didier. Il est né le 01 juin 1802 à Épinal, et y restera tout au long de sa vie. Il y exerce le métier de pécheur, et se marie à l'âge de 20 ans avec Anne Catherine Gérard, le 30 janvier 1822. De leur union sont nés 11 enfants, dont deux sont mort en bas âge. Sur les 9 autres, 7 atteindront l'âge adulte. Parmi eux, on trouve trois hommes qui deviendront coloristes, un sera manœuvre et une femme repasseuse. Tous se marieront à leurs tours et engendreront pour la plupart, de nombreuses enfants.
 Dans les sept enfants de François Didier et Anne Catherine, il y a Léon Mesgny, né le 19 octobre 1836. Lui ne restera pas longtemps à Épinal, juste un peu pour acquérir de l'expérience en tant que coloriste, se marier à une spinalienne, Anne Valentin le 14 juin 1866, et ensuite partir à l'assaut de Paris, où ils emménagent avec leurs enfants dans le 5ème arrondissement. Ils en auront cinq entre 1866 et 1875.
 Dans cette période, c'est donc mon arrière grand-père qui va naitre le 29 mars 1873. Rappeler vous, c'est de lui dont je parlais dans mon précédent article, puisqu'il s'est marié avec Marie Françoise Ladent. Ils ont ensemble quatre enfants, deux garçons et deux fille. Parmi les deux garçons, le premier décédera sur les champs de guerre de la première guerre mondiale, sur la cote 304 en direction de Verdun, le 19 mai 1916. L'une de ses sœurs est ma grand-mère. Normalement, quand je vous dis ça, vous devez vous dire qu'il y un truc par normal, non ?
 On en arrive maintenant à ma Grand-mère, Marie Madeleine Françoise Mesgny, née le 16 mai 1909 à Acheux-en-Amienois, en Picardie. Si vous vous souvenez bien, Charles et Marie Françoise débarquent au début du 20ème siècle dans la Somme, à Toutencourt, avec toute la smala. C'est donc dans la campagne du Nord que va grandir ma grand-mère. Je ne pourrais malheureusement pas vous dire grand chose sur elle, je ne l'ai que très peu connu. J'avais 11 ans lorsqu'elle est décès en 1994, et je n'ai jamais vraiment discuté avec. Mes quelques souvenir sont flous, ou ne contiennent que des images fixent, comme des photos ou un film que l'on aurait mis sur pause. Nous n'avons jamais su qui et comment s'appelait mon grand-père, elle n'a jamais révélé son nom, ni donné le moindre indice.

Et vous, quelle est votre histoire ?

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