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vendredi 22 avril 2016

Séchan, ou l'histoire d'un écorché rouge vif avec un bandana et une banane d'enfer

 Bonjour et très heureux de vous retrouver pour ce second article de mon blog consacré à l'histoire, aux noms de famille et aux personnalités qui font l'actualité. Aujourd'hui, nous nous intéressons à un artiste, un chanteur populaire et aimé de tout les français : Renaud... Oui Renaud n'a pas juste un prénom, il a aussi un nom. Non, ce n'est pas Juste son nom, mais Séchan (vous me suivez?). 

Détail de la pochette du nouvel album de Renaud. - Parlophone France

 Après plusieurs années de silence, il revient enfin avec un nouvel album intitulé Renaud... Bon promis, on ne lui en voudra pas pour la recherche de son titre, ce qui compte c'est les chansons. Et je dois dire que là, on est servi : merci Monsieur. J'avoue, je n'ai pas été très fan de celui que nous retrouvions en 2002 avec Boucan d'enfer. Par contre, cette fois-ci le vrai Renaud est de retour. Dans cet album, il enchaîne les chansons comme il sait bien les faire : militant, sarcastique, humoristique et empreint de belles nostalgies, celles des moments qui restent dans nos cœurs et nous donnent la force et la fureur de vivre. Certaines de ses chansons nous rappel ses succès d'antan, mais sans y ressembler... et ça c'est fort. Si vous n'avez pas encore entendu son premier titre, mais j'en doute, voilà de quoi vous rattraper :


 Pour moi la petite perle de ce bijou s'appel Petit bonhomme, chanson écrite pour son fils Malone. Mais je vous laisse la découvre par vous même.

  • La musique dans l'histoire : Une voix d'outre tombre.

 Puisque nous parlons musique, et plus précisément d'enregistrement sonore, savez-vous de quand date le premier "single"? 
 La toute première chanson à avoir été enregistrée date du.....9 avril 1860 (tatatin)! Nous ne devons donc pas cette performance à Renaud, mais à Edouard-Léon Scott de Martinville, ouvrier typographe et savant français, qui inventa le phonautographe (Edison peut aller se rhabiller). Il s'agit d'un appareil qui permet d'enregistrer un son sur une bande de papier recouverte de noir de fumée, fixée sur un cylindre en rotation lente, tandis qu'un cornet est utilisé comme un résonateur et fait vibrer un stylet appuyé contre le papier. En voici le résultat :


Dans cet enregistrement sonore original de 10 secondes, nous pouvons donc entendre une femme chanter Au clair de la lune. Bon je vous l'accord, pas très bien, mais heureusement, on n’arrête pas le progrès (le premier qui me dit "c'était mieux avant", je l'enferme dans un cachot!). 

  • Histoire de : Séchan.
 L'origine du nom Séchan n'est pas très simple à déterminer, il semble que plusieurs possibilités ont permis la constitution de ce nom de famille. Ainsi, deux hypothèses semblent se dégager et pourraient expliquer la répartition en France des plus de 150 Séchan que l'on retrouve en nombre plus ou moins égale dans 8 départements (mais plus particulièrement et anciennement en Cote d'Armor).
 La première hypothèse que nous pouvons définir est à l'image de l'évolution du nom de la ville de Seichamps en Meurthe-et-Moselle. Comme pour le premier article sur l'origine du nom Mesgny, nous pouvons remonter jusqu'à l'antiquité en étudiant la racine latine que ce nom contient. Phonétiquement, nous pouvons presque comprendre ce qu'il désignait en latin, un champ sec, ou comme on aurait dit dans la langue de César : Siccum Campus, qui  raccourci devient Sicamp. L'usage et les accents ont ainsi pu permettre les différentes transformations possibles pour désigner des habitants d'un lieux sec : Séchant, Séchan, Seichan...
 La seconde hypothèse semble plus probable, et des plus surprenantes! Cette piste nous renvoie à la langue bretonne, là ou justement se concentre une grande partie ancestrale des Séchan. Dans son ouvrage intitulé Noms de Famille Bretons paru en 2000, Hervé Abalain, professeur émérite à l'université de Bretagne Occidentale, indique dans la section des noms provenant de sobriquet :
Seac'h, Le Sec'h [sec'h], "sec, desséché"; diminutif : Séhan
 Dans les diverses généalogies, ont observe une forme de concordance entre les Séchan et les Séhan, dont le nom était utilisé autrefois comme sobriquet pour désigner un personne connue pour boire un peu trop, qui abuse de la bibine.... Tout s'explique! Par contre Renaud, ce n'est pas une excuse pour replonger d'accord? On te préfère sur scène et heureux.

Remarque : j'insiste sur le fait qu'il s'agit ici de simples hypothèses et par conséquent, elles n'ont aucune valeur d'autorité scientifique. Celles-ci pour être confirmées, méritent des recherches complémentaires et plus approfondies.

  • Histoire d'un Séchan : Renaud

 Renaud Séchan... ou plutôt Renaud Pierre Manuel Séchan est née le 11 mai 1952. C'est sa mère, Solange Mériaux qui choisi son prénom... et elle n'imaginait surement pas à quel point celui-ci lui était prédestiné. En effet, il est intéressant de remarquer que comme pour son nom de famille, il existe une similitude entre la personnalité de Renaud et son prénom.
 Tout d'abord, le verbe renauder est un terme d'argot, langue cher à Renaud, qui signifie être en colère, refuser... voir vomir, ce qui correspond très bien à ce que lui inspire la société contemporaine et le monde politique et qu'il exprime très bien dans ses chansons (exemples: Hexagone, Miss Maggie). Ce qui est drôle, c'est que justement, le prénom Renaud prends son étymologie dans deux termes d'origines germaniques qui signifie "celui qui gouverne avec sagesse"... l'anarchiste appréciera ce pied de nez du destin.
http://renaud51230.skyrock.com
  Issu d'une grande famille,  il a grandit à Paris (porte d'Orléans), avec ses 5 frères et sœurs, dont un frère jumeaux, David. Par son père, il a des origines protestantes qui comprend une longue liste de pasteur, et c'est par sa mère qu'il découvre le monde ouvrier et prolétaire puisqu'elle était ouvrière et issu d'une grande famille de mineur. Tout les deux vont lui transmettre le gout pour l'engagement et la politique, notamment suite à leurs militantisme contre la guerre en Algérie. En effet, Renaud sera particulièrement choqué par le massacre perpétré au métro du boulevard Charonne, suite à la répression policière qui a eu lieu lors d'une manifestation pacifiste le 8 février 1962 à laquelle participait ses parents.

 Très vite il s'intéresse aux mots et à la langue française... mais un peu moins aux études. La chanson et l'écriture prenant de plus en plus d'importance dans sa vie, il écrit sa première chanson à l’occasion du mouvement de mai 68 alors qu'il est toujours lycéen dans l'établissement ou son père enseigne. Je ne résiste pas au plaisir de vous le dire, elle s'intitule Crève salope... une belle promesse qui marche très bien auprès des étudiants qui occupent la Sorbonne.


 Après s'être essayé au théâtre et avoir joué au Café de la Gare une pièce de Romain Bouteille intitulé Robin des quoi? aux cotés de Coluche, Miou-miou et Patrick Dewaere, il se fait finalement remarquer en 1974 par le producteur de Coluche, Paul Lederman. Lors d'un spectacle de coluche, Renaud, avec un ami accordéoniste, Michel Pons, et Bénédicte Coutler, guitariste, ils profitent d'un spectacle de Coluche pour faire la manche devant la fil d'attente et chanter le Paris populaire. Le producteur leur propose alors de jouer dans son nouveaux club, en avant première du spectacle. C'est dans ce club qu'il va rencontrer deux autre producteurs qui lui proposeront de sortir un album. Quelque mois plus tard naîtra son première album, Amoureux de Paname, dans lequel on retrouve plusieurs de ses succès tels que Société, tu m'auras pas!, Hexagone ou Camarade bourgeois. En 6 ans, il enregistre avec eux 5 albums et enchaîne les succès, marqué par une période blouson noir et son fameux bandana rouge.
  Suite à la naissance de sa fille Lolita, les chansons de Renaud seront empreinte de voyage, de nostalgie et d'amoureux paternel, ce qui va lui permettre d'enregistrer des succès bien plus populaire que les précédents, notamment avec Dès que le vent soufflera, Morgane de toi et bien sur Mistral gagnant. 
  Après une période qui se distingue par des ballades Irlandaises et des chansons en Ch'timi (langue qui est à l'origine la langue d'oïl Picarde), il connait un premier passage à vide, habité par le Renard comme il l'appel dans la chanson qui marque son retour en 2002 avec son album Boucan d'enfer. Cette première renaissance durera environ 6 ans est sera marqué, entre autres, par son militantisme pour la libération d'Ingrid Betancourt, retenu prisonnière des FARC (Forces armées révolutionnaire de Colombie) de 2002 à 2008.



 Suite aux douloureux attentats que nous avons vécu récemment, le premier contre Charlie Hebdo en Janvier 2015 et surtout le dernier (on l'espère) du mois de novembre, il trouve la force de se relever à nouveaux et de profiter de la vie, pour lui, pour ses proches, par respect pour les victimes des attentats qui ne pourront plus en profiter et de ceux qui sont toujours debout, pour nous au travers de sa tournée justement intitulé Phénix.

  • Un Séchan dans l'histoire : Un Séchan peut en cacher un autre.
 Pour cet article, je ne vais pas aller très loin dans l'histoire car j'ai choisi de vous parler d'un autre Séchan contemporain de notre époque, mais moins bien connu, son père : Olivier Séchan. Ah, j'en vois qui sont déçu de rester dans le 20ème siècle, dans ce cas je vous conseil de consulter l'article de Généalogie Magazine qui évoque ses ancêtres du 19ème (cliquez-ici).

http://www.babelio.com/
 Olivier Séchan est née le 14 janvier 1911 à Montpellier, où il y a passé près de vingt ans de sa vie, et décède le 07 juillet 2006 à Paris. Bénéficiant d'un très bon environnement culturel, il devient dans les années 30 professeur d'Allemand à Paris et se lance dans l'écriture. Il met à profit ses talents d'écrivains dans trois directions différentes. Tout d'abord, en tant que traducteur. En fin spécialiste de la langue allemande, parlant également couramment le néerlandais et l'anglais, il a traduit  plus d'une trentaine de livre, principalement dans la littérature jeunesse. C'est par ailleurs son deuxième axe de spécialisation, où il a publié dans la célèbre bibliothèque verte la collection des Luc et Martine. Il sera même un moment de sa vie directeur de collecte chez Hachette Jeunesse. Enfin, la troisième orientation, probable la plus importante pour sa carrière d'auteur, c'est l'écriture de roman policier. En 1939 il publie son premier roman intitulé Les eaux mortes, et dès 1942, il se verra attribuer son premier prix littéraire, le prix des deux magots,  pour son livre Les corps ont soif. A ce sujet, une belle archive de l'INA nous replonge dans l'univers merveilleux de la seconde guerre mondiale (cliquez-ici). Sur le site de la Bibliothèque municipale de Grenoble ce livre est ainsi défini :
Un roman du terroir qui offre un tableau des mœurs rurales dans un village des Cévennes et le portait d'un homme, Jérôme, un employé de ferme qui suscite l'attirance des femmes et la méfiance des hommes, et dont la vie comme la mort a été marquée par l'amour et la trahison.
  9 ans plus tard, il se verra décerner un second prix littéraire, celui du roman d'aventure pour un roman policier humoristique, Vous qui n'avait jamais été tués.


Et vous, quelle est votre histoire?






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