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jeudi 8 juin 2017

Henry, ou l'histoire des noms de famille

 Bon, je vous explique. Au départ, j'avais écrit une petite introduction pour vous dire que même si je n'avais pas grand chose à dire sur un nom de famille qui commence par H, du coup j'allais tout de même faire quelques lignes pour ne pas avoir à faire une deuxième impasse... Mais finalement, l'inspiration est venue me rendre visite. Du coup, vous allez avoir la chance d'avoir un vrai article avec plein de chose intéressante (si si si, je vous jure). Je vais donc vous parler aujourd'hui des Henry, encore une famille du village de Trois-Fontaines.

Histoire d'un nom : Henry.

 J'aimerai tellement pouvoir mettre un peu de suspens, faire des digressions à deux balles comme je sais si bien les faire avant de vous couper le souffle en vous apprenant les origines du nom de famille. Mais là, je ne me fais pas d’illusion, je sais déjà que vous savez ce que je vais vous dire. Je vais donc en profiter pour vous rappeler comment naissent les noms de famille. 

 Pendant l'antiquité, sous l'influence des romains, les différents peuples qui composent ce que Jules César appelle la Gaule, adoptent le principe du triple nom : praenomen, nomen et cognomen (à vos souhaits). Le praenomen correspond au prénom, le nomen correspond au nom de famille (la gentilice à l'époque) et le cognomen est l'ajout d'un surnom. Par exemple, nous connaissons tous César, sauf que ce n'est que son surnom, il s'appelle en réalité Caius Iulius Caesar. Cependant, les romains se sont fait finalement botter le cul par les divers peuples germaniques (Huns, Wisigoth, Francs, etc...), du coup les peuples qui constituent le territoires défini comme étant la Gaule adoptent petit à petit la pratique du nom unique (le prénom ou nom de baptême). 
 Jusque là, plus rien ne change avant la période du moyen âge Classique (du XI au XIIIeme siècle). Contrairement aux idées reçues, l'époque médiévale n'est pas si sombre que l'on a tendance à imaginer, bien au contraire. 


En réalité, dans cette période dite Classique, les conflits sont beaucoup moins nombreux, et le royaume de France tente d'étendre son influence sur son territoire à travers la mise en place d'un système féodal et avec l'aide de l'Église (bon, je résume hein). S'en suit donc une période de croissance qui permet une augmentation constante de la population. Et c'est ainsi que commence à apparaître le problème du nom unique. Avec l'influence de la religion chrétienne, il arrive de plus en plus fréquemment que dans un même village, plusieurs personnes portent le même prénom : Jean, Thomas, Jacques, Matthieu, etc... Du coup, les gens ont commencé à adopter en plus du nom de baptême un surnom pour les distinguer des autres. Entre le 12eme et le 14eme, petit à petit et sans qu'aucune législation n'impose quoique ce soit, les surnoms se sont transmit de père (principalement, c'est la raison pour laquelle on appelle cela aussi patronyme) à enfants.
 De ce fait, on observe aujourd'hui 4 grandes typologies d'origines de noms de famille :
1 - Les noms issus d'une profession : voir mes article sur Alain Juppé (ici) ou Charlotte Marchandise ().
2 - Les noms issus d'une caractéristique physique, morale ou sociale : voir mes articles sur Hodor (ici) ou Gailliez ()
3 - Les noms issus d'une caractéristique géographique : voir mes articles sur Laurent Lafitte (ici), Didier Deschamps () ou Lindsay Stirling ()
4 - Les noms issus d'un nom de baptême : voir mes articles sur Guy Fawkes (ici), Vénus Williams () ou Colombain ()
 Vous l'aurez compris, le nom de famille Henry vient bien évidemment de la dernière catégorie, celle des patronymes issus du nom de baptême du père.
 Finalement, je l'ai trouvé ma digression (je suis content, j'espère que vous aussi). Je vais quand même vous surprendre, mais vous comprendrez la logique suite à ce que j'ai présenté juste avant : le prénom Henry est d'origine germanique. Étymologiquement,  il se compose de la racine haim qui signifie maison et de ric, puissant. 
 Contrairement aux noms très géographiquement marqués que nous avons vu dans les articles précédents, ici il n'est évidemment pas possible de voir la même progressions. Dès le 14eme siècle, il est porté dans toutes les régions de France (avec une forte occurrence dans le Nord-Ouest et la région parisienne), mais aussi en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne (mais beaucoup moins fréquent), contrairement au Royaume-Unis où il y en a pléthore, et dans une moindre mesure, déjà dans des pays  bien plus éloignés : en Israël, Australie, Madagascar et aux États-Unis.
 Aujourd'hui, il fait parti des noms de famille les plus populaire en France, il est classé 28eme avec près de 50 000 porteurs. et est présent dans plus d'une soixantaine de pays sur l'ensemble du globe.  

Histoire des Henry dans le village et dans ma généalogie.

Blason de la ville de Trois-Fontaines
 Comme pour les Freresson et les Gailliez, il n'est pas possible de déterminer à quelle période les Henry sont arrivés dans la commune de Trois-Fontaines, dans la Marne. Par ailleurs comme nous l'avons vu, les Henry sont déjà présent un peu partout en France, il ne sera donc de toute manière pas possible de démêler les branches qui coexiste en un claquement de doigt. Cependant, certains indices montrent que cela pourrait être aux alentours du 17eme siècle. Tout d'abord, ils ne sont pas très nombreux dans les années 1630 à 1650, j'en compte 5 (mais je ne les ai pas forcement tous recensé), dont 4 couples : Estienne Henry marié avec Anne Lavandier en 1647, Claude Henry avec Claudine Lavandier avant 1629, Louis Henry avec Nicolle Barbier avant 1637 et enfin Jeanne Henry en 1654 avec Antoine Vignon. Par ailleurs, 3 sur les 5 sont parrains d'un seul enfant du village chacun, et les 2 autres n'en n'ont aucun (pour cette période). En associant cela avec le fait que 2 couples sur les 4 sont formés avec une même fratrie, les Lavandier, cela me mène à penser que les liens de socialisation ne sont pas encore bien ancré. Cependant, cela ne va pas tarder à arriver car les Lavandier font partie des familles qui semblent être à l'inverse les plus anciennes et les plus importantes du village, avec les Barbier et les Bouzenot (entre autre).
 La jonction avec les Mesgnier (Mesgny) se fait au bout de plusieurs générations, puisque c'est Catherine Henry, née le 28 septembre 1700, petite-fille d'Estienne et de Anne Lavandier, qui se marie avec Henry Meisgnier (elle a dû être attirée par son prénom) le 31 janvier 1724. Henry Meisgnier est lui un petits-fils de Claude Mesgnier et de Marguerite Thiebault. Ils ont ensemble 3 enfants.
 Dans le même temps, le frère de Catherine, Estienne Henry (oui on garde les mêmes prénoms aussi, c'est plus simple), né en 1698, se mari avec Marguerite Mesgnier, une des filles de Marguerite Gailliez que nous avons vu dans l'article précédent, le 7 juin 1728. Ils n'ont eux qu'un seul enfant (a priori), mais ce qui sera suffisant pour assurer une descendance.
 Dommage que je n'ai pas le temps en une journée d’approfondir le sujet, mais une autre chose intéressante à connaître sur les Henry, c'est que parmi les branches qui portent ce nom à Trois-Fontaines, il y en a une qui est issue de la noblesse ecclésiastique. En effet, François Henry était le frère de Pierre Henry, le 46eme abbé de l'Abbaye de Clairvaux, ancienne abbaye cistercienne très célèbre, fondé par Bernard de Clairvaux. Pas étonnant lorsque l'on sait que l'on surnomme l'abbaye de Trois-Fontaines "la première fille de Clairvaux".


Et vous, quelle est votre histoire ?

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